mardi 25 septembre 2018

Mon Entourage face à mon infertilité...




Bonjour à tous! 
Aujourd’hui, je vais aborder un sujet très important selon moi: Mon entourage face à mon infertilité.
Vous avez compris qu’il est important pour moi de vous parler de l’infertilité et de mon parcours face à cette dernière. Et bien il est très important pour moi de vous parler de sujets de la vie quotidienne qui se retrouvent directement impactés par l’infertilité.
Mes mots pourront parfois vous sembler durs, certains aurons le sentiment de se reconnaître,  d'autres non. J’ai besoin de m’exprimer sur ce sujet à cœur ouvert, et sans filtre.  Mais sachez que j’ai pris mon temps pour mettre les bons mots sur mon ressenti.
Certains diront la famille est primordiale, d'autres que l’entourage extérieur vaut bien plus que la famille. Si un jour vous vous retrouviez dans le parcours contre l'infertilité, ce que je ne vous souhaite pas, vous serez confrontés à ces deux cas de figures. 
Je me suis longuement interrogée sur ces deux « camps », notamment lorsque je me suis retrouvée face aux comportements déstabilisants et face à l'ignorance de ceux que je considère comme étant proches.

Je n'ai jamais considéré mon infertilité comme une honte, je l’ai abordée comme n'importe quelle maladie face à laquelle je pourrais me trouver et j'en parle depuis le départ, à cœur ouvert. 

Commençons par la famille.

 Ma mère a fait partie des premières personnes informées du douloureux parcours que ma petite famille s’apprêtait à entamer. Je devais lui en parler. D’abord parce-que c'est ma mère, mais aussi parce que nous avions besoin d’elle pour garder ma fille qui ne pouvait pas être présente à certains de nos rendez-vous à la clinique. Pourtant, celle qui devait être  mon premier et mon plus grand soutien, ne m’a pas montré son soutien et n’avait pas l’air de se sentir concernée par le sujet.

Après tout, il est vrai que j'ai toujours eu une relation compliquée avec celle qui m'a donné la vie. Mais j'ai toujours fait en sorte de maintenir avec elle des liens, notamment pour ma fille, car j'ai grandi au milieu de deux familles où « division » sonne comme une devise. C’est pour ça qu’une fois devenue adulte, il était hors de question de laisser ma fille évoluer dans ces conditions. 

- Triste réalité -

Je pourrais malheureusement  écrire un livre sur les discordes familiales mais je me contenterai de donner ici, un seul exemple.
Je vis à deux pas de chez ma mère. J'ai été hospitalisée pour déboucher mes trompes. La clinique se trouve à 20 minutes en voiture de nos domiciles respectifs, mais accessible aussi 
en transports en communs. Pourtant je n'ai pas reçu aucune visite de sa part , pas un appel non plus , ni même un simple texto. J’ai trouvé qu’elle exagerait et je me suis sentie obligée de le lui dire. D’autant plus que je n’étais pas très loin. Elle m’a répondu qu’elle avait des obligations professionnelles et qu'elle ne pouvait malheureusement pas me rendre visite.

Je suis restée 3 jours à l’hôpital et un mois en convalescence. Si vous pensiez que durant ce long mois, ma mère s’était déplacée à mon domicile pour voir comment j'allais, vous vous trompez.

Voilà pour l’exemple. Je ne m’étendrais pas plus sur le sujet car je sortirais du cadre de mon article .

Mon père lui, vit en Martinique je l'ai informé de ce parcours que j'allais entamer. Mais il n'avait pas bien compris les choses, alors je me suis retrouvée sans un grand soutien de sa part. Je ne pouvais pas lui en vouloir, mon père est un homme qui apporte toujours une grande attention aux problèmes que peuvent rencontrer ses enfants. Et quand j’ai pris le temps de lui expliquer les choses avec les bons mots, il s'est montré beaucoup plus présent, et ce malgré la distance qui nous sépare. Il donne même parfois l’impression que c'est sa lutte contre infertilité. Il tient toujours un discours rassurant, encourageant (Dieu Merci ). Mon père m’est d’une grande aide, mais sa femme aussi. Et je profite de cet article pour les remercier.



Je suis l’unique enfant de mes parents, et  l’aînée d'un fratrie du coté de ma mère ainsi que du coté de mon père. Plus de 10 ans plus nous séparent mes frères sœurs et moi. Ils n'ont donc pas encore la maturité nécessaire pour réaliser les enjeux de mon parcours. Mais chacun à leurs manières, surtout mes sœurs, m’ont montré de l’intérêt.

J'ai eu aussi quelques messages de soutien de cousines (merci à vous les filles).
Pour tout vous dire, je ne suis pas très famille , je suis plutôt du genre à être dans mon coin et à gérer mes soucis seule (solo-perso comme on dit!). Mais j'ai gardé des liens avec certains. J'essaye de ne rien demander à personne car je n'aime pas attirer la « pitié » d'autrui et c'est pour ça que  je me suis complètement isolée quand j'ai débuté ce parcours (avant de vous ouvrir ce qui sera je l’espère une petite parenthèse de ma vie)


Et les amis on en parle ??? 

Je suis de celles qui pensent que « moins on a d'amis mieux on se porte! ». Aujourd'hui, il faut privilégier la qualité à la quantité. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas de vie sociale! C'est juste que depuis mon plus jeune âge, j'ai appris à sélectionner mes fréquentations: ceux sur qui je peux compter en n'importe quelles circonstances et ceux avec qui je dois avoir une relation limitée. J'ai deux Meilleures amies, je ne vais pas détailler leurs réactions , mais une m’a tout de suite dit qu'elle ne serait pas la personne avec qui je pourrai partager cette douloureuse expérience car elle même ne sait pas ce qu’est le " désir d'enfant"(mais c'est quand même celle qui prend toujours le temps de corriger chaque articles avant leurs publications).

Est ce que je leurs en veux ? 
Non 

Pourquoi? Je vous l’expliquerai en fin d'article.  

J'avais un petit groupe de copines, composé d’anciennes camarades de lycée avec qui je partageais des moments sympas. Lorsque j'ai débuté mon parcours en PMA, je me suis excusée de mon absence momentanée de notre petit "crew"car je savais que j'allais entamer quelque chose de difficile, avec des traitements lourds. J’étais préoccupée et je savais que je n'aurais pas été de bonne compagnie. Alors j'ai refusé toutes les invitations: les soirées entre filles, les anniversaires, les sorties... Vraiment, je n'avais la tête à ça. Nous étions cinq, et une seule prenait régulièrement de mes nouvelles (un clin d’œil à ma Bikette : "je t'aime trop!"). Les autres ce sont montrées plus détachées de mon problème. A la création de mon blog et de ma page instagram, deux les ont tout de même partagé. Puis plus rien. Pas un appel, pas un message... Silence radio. J'étais assez déçue. Je leur ai d'ailleurs écris un message via notre groupe whatsapp pour leur faire part de mon ressenti, et j'ai ajouté que malgré mes nouvelles préoccupations, ma vie familiale et ma vie professionnelle, j'ai toujours trouvé le temps de prendre des nouvelles des autres. En retour, les avis étaient partagés entre compréhension et incompréhension. J'insiste sur le fait que je ne suis pas fâchée même si sur le moment j'ai mal accepté certaines réactions.

En dehors de ce petit groupe, il y a ceux qui s'intéressent de près ou de loin (coucou ma Luciole! Manuella! Béatrice! Les autres se reconnaîtrons). Et puis il y à ceux qui -à mon avis- ont pensé  qu'ils pourraient profiter de ma détresse pour me convoitiser (je préfère vous épargner les détails).
Enfin! de nos jours, peu de choses arrêtent les gens. Mais à ceux là, je répond aujourd'hui que je suis infertile, oui, mais pas vulnérable. 

Pour conclure,
 je me suis fait une raison. Tout le monde n'est pas moi et tout le monde n'a pas forcément la même vision des choses que moi. À vrai dire, j’ai cessé de chercher à comprendre la raison des réactions de chacun. Chacun mène sa vie, gère ses éventuels problèmes et ce n'est pas parce que nous sommes « proches » que mon entourage doit obligatoirement s’intéresser ou me soutenir dans mon parcours . 
Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’avec tous les moyens de communication que nous avons aujourd'hui à notre disposition, envoyer un petit message ne demande pas beaucoup de notre temps. 
Malheureusement, trop souvent, on attend que les gens soient partis pour leurs manifester notre amour.

Et pour répondre à la question « pourquoi je ne peux en vouloir à personne? » j’ai pris beaucoup de recul et je me dis que l'infertilité semble être un sujet sensible, parfois même tabou et que les gens ne savent pas forcément comment aborder le sujet avec les couples sujets à l’infertilité". 
Si je peux donner un conseil à l’entourage de personnes ou de couples infertiles, n’ayez pas de craintes à en parler. Restez délicats, ne soyez pas brusques, montrez votre empathie plutôt que de la pitié,n’hésitez pas à montrer votre intérêt, à parler, échanger sur ce que vous savez, avez déjà entendu, lu. En parler, peu être un peu comme entrer dans l'intimité, dans sa vie sexuelle. C’est pourquoi, je pense, certains n'osent pas. D'autres ont peut être aussi leurs préoccupations. 

Je pense aussi qu’il est bon de s'entourer de personnes infertiles. Par le biais des réseaux sociaux, par exemple. Elles sont directement touchées par le problème. Elles seront à même de vous soutenir, de vous conseiller et de partager avec vous vos angoisses, vos échecs, vos déceptions mais aussi vos petites victoires (car tout n’est pas toujours sombre). Je profite de ce passage pour vous faire un gros coucou mes « PMETTES » et pour vous dire que vous êtes au top! 
Aux autres, je vous dis de rester soudés  dans  vos vies de couple. C’est important dans ce cheminement. 

Et je remercie mon compagnon de route, d’infortune et d’amour d’être toujours présent pour moi et je remercie ma fille qui de son jeune âge est toujours aux petits soins pour sa maman.




À bientôt  et au prochain sujet !